La Maison Gaudard, qui accueillait jusqu’à récemment le Mudac, appartient à la Ville de Lausanne. Avant son affectation future, elle sera investie par les espaces d’art indépendants lausannois (vingt-six espaces existants ou anciens) dans le but de visibiliser la scène contemporaine portée par ces derniers. En septembre 2022, durant un moins, le lieu sera activé régulièrement par leurs propositions. Wunderkammer participe à ce projet selon sa démarche habituelle, en invitant l’artiste Anaïs Wenger et le collectif Foulles à créer et performer des œuvres qui prennent racine dans l’histoire et l’architecture du lieu.

"Il existe à Lausanne et dans ses environs une scène artistique foisonnante qui évolue en dehors des institutions et demeure peu connue du grand public. Depuis plus de cinquante ans, des espaces d’exposition proposent une alternative aux lieux officiels et commerciaux. On y rencontre des formes d’art émergentes et pointues en marge de l’industrie culturelle dominante.

Durant un mois et sous la forme d’un projet collectif ambitieux, la Maison Gaudard propose de faire un état des lieux indépendants lausannois. Dans l’intégralité du bâtiment se déploient une cinquantaine d’interventions imaginées par vingt-six collectifs de la région, mettant en lumière une part essentielle mais trop souvent confidentielle de la vie artistique locale.

Cet important réseau d’espaces d’exposition constitue un facteur indispensable à la pluralité artistique et à l’émergence des représentations d’une époque. C’est un terrain d’expérimentation qui permet aux artistes, jeunes et moins jeunes, de confronter leurs idées et leurs pratiques à leurs pairs et au public.

L’histoire des lieux indépendants à Lausanne au fil des décennies est le reflet des préoccupations et des enjeux de ses scènes respectives. Si les récits de ces épisodes éphémères s’effacent rapidement pour faire place à de nouvelles initiatives et générations, il est intéressant de considérer le nombre important d’artistes occupant aujourd’hui le devant de la scène qui, à un moment ou un autre, ont soit participé au sein d’un collectif à l’organisation d’expositions, soit ont vu leur travail exposé en premier dans l’un de ces lieux.

C’est pourquoi l’exposition État des Lieux, tout en mettant l’accent sur les lieux et collectifs actuels, présente également les activités de formations aujourd’hui disparues. Au travers d’expositions, de performances, de projections, de publications, de concerts et de fêtes, de tables rondes et de débats, d’émissions de radio, d’un club de lecture et d’ateliers divers, ce projet inclusif invite un public large à venir découvrir la richesse de cette scène artistique et à vivre pendant un mois au rythme des enjeux et des questions qui en font la richesse."

*Ce texte a été rédigé par le Collectif des Espaces Réunis, qui coordonne l'évènement.