Corne de brume
* Diffusion en boucle de Corne de brume de Julie Semoroz (13’24)
Notes sur l'installation :
Il y a quelque années, Julie Semoroz séjourne dans un motel au bord de l’océan, à Bodega Bay, en Californie. Durant la nuit, un bruit l’obsède. Elle a l’impression que quelqu’un démultiplie les tentatives pour téléphoner. En ouvrant la fenêtre, elle comprend que le son vient de l’extérieur : ce sont les cornes de brumes, des instruments maritimes émettant des signaux sonores pour indiquer à la flotte un danger en cas de non-visibilité. Elle réalise des captations sonores des phares.
A Shanghai, elle recueille le son de la pluie provenant d’une vieille bâtisse en bois. Cette maison sans âge fait écho à la façade de la Parfumerie, petite pièce dans laquelle la cheminée lui rappelle alors les temps pluvieux.
Julie glane aussi des sons en Bretagne et enregistre des fragments de télécommunication issus de la banque de données de la BBC.
Dans la chambre du Passage St-François, le parquet fait office de cage de résonance à l’installation sonore. Les vibreurs sont placés entre les lattes et le son et diffusé à travers le bois. Un tas de cailloux recouvre le dispositif. Le son est volontairement bas, discret. Les bruits extérieurs peuvent parvenir dans la pièce, le dedans et le dehors ne sont pas hermétiques. Le son du parquet, fort présent, n’est pas concurrencé.
Corne de Brume fait ainsi référence à la brume, à l’océan, à un certain imaginaire autour de la poissonnière qui vécut en ces lieux. Elle est aussi une vague réminiscence des débuts de la télécommunication.
Photos 1 & 2 : © Matthieu Croizier
Photo 3 : © Thalles Piaget